Contribution: Attractivité de la formation et de la  profession de sage-femme 

La profession de sage-femme connaît depuis plusieurs années une crise  globale sans précédent. Au-delà de la mise en danger de la sécurité des  patient·e·s, cette crise témoigne d’un réel manque d’attractivité de la  formation et de la profession qui peine à être résolu. Depuis 2021, on observe  à chaque rentrée un nombre important de places vacantes dans les  établissements de formation (8% en 2021, 20% en 2022 et 9,24% en 2023) qui  témoigne des difficultés majeures pour l’orientation dans la filière. 

Au sein de la formation, on constate de réelles problématiques  concernant le bien-être des étudiant·e·s sages-femmes. La dernière enquête  bien-être réalisée par l’ANESF en 2023 (1) nous place face à des chiffres  alarmants, qui stagnent ou empirent en comparaison avec l’enquête de 2018.  De plus, les conditions difficiles d’études associées à une précarité  grandissante des étudiant·e·s montrent l’importance d’engager des travaux  concernant le statut des étudiant·e·s sages-femmes, pour qu’il puisse être en  meilleur accord avec les mesures prévues par la loi Chapelier du 25 Janvier  2023 (2). 

Cette loi, même si elle met en place de grandes avancées permettant de  meilleures conditions d’études, ne suffit pas à elle seule à redonner de  l’attractivité à un métier en manque de reconnaissance. En effet, au-delà des  difficultés liées à l’orientation et à la formation, la crise s’étend de manière  plus large dans la profession de sage-femme, et ce au sein des différents  modes d’exercices. Ainsi, il est urgent de reconnaître pleinement le statut  médical des sages-femmes et de réviser les décrets de périnatalité afin de  redonner du sens à notre profession.  

Afin de refléter au mieux la perception qu’ont les étudiant·e·s sages femmes de leur parcours d’orientation et de leur insertion professionnelle,  l’ANESF a réalisé une enquête flash en Septembre 2023. Celle-ci a récolté 2093  réponses, soit un taux de réponse brut de 55,02%. Ce chiffre est significatif  avec des réponses étalonnées entre les différents établissements de formation  et les différentes promotions, et il nous permet d’affirmer que les étudiant·e·s  sages-femmes se saisissent d’ores et déjà de la question de l’attractivité. Vous  pouvez retrouver plus d’informations concernant la méthodologie de cette  enquête en annexe de la contribution. 

Les chiffres obtenus mettent en évidence des constats alarmants. Tout  en nous questionnant sur l’efficacité des actions qui ont pu être menées ces  dernières années, ils montrent l’urgence de redonner à la formation et au  métier de sage-femme plus de sens et de reconnaissance. 

En vous souhaitant une bonne lecture,  

Suzanne Nijdam, Porte-Parole

Rafaël Autran, Vice-Président en charge de l’Enseignement Supérieur et de la  Recherche    

Robin Santamaria, Vice-Président en charge des Affaires Sociales et de la Défense des Droits

Noa Crespio, Vice-Président en charge des Perspectives Professionnelles    

Bureau National de l’ANESF 2023-2024    

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