En 2022, le handicap était le premier motif de discrimination en France avec 20% des saisines, pour la sixième année consécutive d’après le rapport d’activité annuel du Défenseur des Droits. De plus, les constats des dernières années montrent que l’inclusivité des personnes en situation de handicap reste insuffisante malgré de nombreuses avancées, notamment dans le domaine de l’éducation.

L’article 24 de la convention internationale des droits des personnes handicapées (CIDPH), ratifiée par la France en 2009, précise que celle-ci veille à “ce que les personnes handicapées puissent avoir accès, sans discrimination et sur la base de l’égalité avec les autres, à l’enseignement tertiaire général, à la formation professionnelle, à l’enseignement pour adultes et à la formation continue. A cette fin, ils veillent à ce que des aménagements raisonnables soient apportés en faveur des personnes handicapées”.

Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), on dénombrait pas moins de 12 millions de personnes en situation de handicap (PSH) en France, soit une personne sur six, en 2016. Parmi les PSH, 80% ont un handicap invisible. Ainsi, il est essentiel que la société se saisisse des enjeux relatifs à l’inclusion des personnes en situation de handicap.

Parmi les défis rencontrés par les PSH, on identifie notamment l’inclusion dans l’enseignement supérieur. Lors de l’année 2023, l’enquête «L’État de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation en France» n°16, menée par le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, a mis en lumière de nombreuses problématiques rencontrées par les étudiants et étudiantes en situation de handicap (ESH) dans leurs études. Les résultats sont alarmants, parmi l’intégralité des étudiants et étudiantes scolarisés dans l’enseignement supérieur public, à la rentrée 2021, seulement 2,2% se déclarent en situation de handicap. Ainsi, il existe au sein de l’enseignement supérieur et de la recherche une sous-représentation des PSH. Les études de “santé” et “paramédicale” ne font pas exception, car seulement 3 755 étudiants et étudiantes se déclarent en situation de handicap.

Suite à ce constat, il nous a semblé primordial de réaliser un état des lieux avec pour objectif de mettre en avant les problématiques majeures que rencontrent les ESH premièrement au niveau de l’accessibilité de la formation, puis dans leur cursus universitaire.

Nous avons souhaité mener notre propre enquête auprès des ESH au sein de nos différentes filières. Cette enquête, uniforme pour tous et toutes, indépendamment de leur domaine d’études, a permis à ces étudiants et étudiantes de mettre en lumière les défis auxquels ils font face tout au long de leur parcours scolaire et de leur vie étudiante. Ce premier travail nous a fourni les données nécessaires pour rédiger cette contribution.

Nous avons ainsi pu recueillir 838 réponses à l’enquête, dont 582 ESH ont consenti à l’utilisation anonyme de leurs données et de leurs témoignages. L’enquête a été ouverte du 6 novembre 2023 au 3 février 2024.

Les résultats de cette enquête ont mis en lumière les multiples obstacles auxquels les ESH interrogés ont été confrontés pour accéder à l’enseignement supérieur, poursuivre leurs études et s’intégrer tant sur le plan académique que social. Les recommandations présentées au sein de cette contribution sont fondées sur les données quantitatives et qualitatives recueillies. Elles visent à améliorer le parcours des ESH, dans une approche globale.

Nous formulons l’espoir sincère qu’à l’avenir, les ESH de nos filières bénéficieront pleinement de leurs droits et que des mesures concrètes en faveur de l’égalité des chances leur permettront de s’épanouir dans leurs études.

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