Contribution – Orientation : les besoins et demandes des étudiant•e•s sages-femmes

L’orientation fait partie des nombreuses missions de l’ANESF. Enjeux dans l’enseignement supérieur de manière générale, elle a pris une importance capitale pour la formation de sage-femme à la rentrée 2022. En septembre 2022, c’est plus de 20% de places vacantes qui ont été comptabilisées sur l’ensemble du territoire, situation particulièrement inquiétante au vu de la crise que traverse la profession de sage-femme. La pénurie de sage-femme est généralisée en France et les taux de radiations à l’ordre des sages-femmes sont en augmentation. Selon un sondage réalisé par le CNOSF, ce sont 48% des sages-femmes qui ont songé à quitter la profession au cours de la dernière année.

Ces places non pourvues sont le reflet du manque d’attractivité de notre formation, de notre profession et du défaut d’orientation autour de celles-ci.

Certaines places vacantes ont été imputées à la réforme d’entrée dans les études de santé (REES), qui par certains dysfonctionnements en serait responsable. Mais la REES n’est pas responsable de ces places vacantes contrairement à l’absence d’actions pour améliorer l’attractivité de notre formation et profession, problématique pourtant existante depuis de nombreuses années. À l’époque du système PACES par exemple, même si le manque d’attractivité ne se traduisait pas en places vacantes (de par le système de concours et de voie unique d’accès), la filière sage-femme était rarement sélectionnée en premier choix, passant largement derrière la filière médecine ou encore odontologie.

Ce manque d’attractivité s’explique le plus souvent sur 3 plans. Premièrement, le manque d’attractivité lié à la formation en elle-même (conditions de vie des étudiant·e·s, intérêt pour le contenu de la formation …) avec pour rappel, selon notre enquête bien-être réalisée en 2023, 28% des ESF qui considèrent que la formation ne permet pas de s’épanouir et plus d’¼ des ESF qui envisagent une durée d’exercice de moins de 15 ans.

Deuxièmement, le manque d’attractivité lié à la profession. Ce n’est pas un constat nouveau et les récentes mobilisations le confirment, la profession de sage-femme peine à être valorisée et les conditions de pratique de ce métier ont du mal à attirer. Absence d’un statut adapté à la pratique des sages-femmes et confirmant notre statut médical, vision hospitalo-centrée de la profession, rythme de travail difficile, les raisons du manque d’attractivité du métier sont nombreuses.

Enfin, et le versant sur lequel nous allons travailler au fil de cette contribution, le manque d’attractivité à l’entrée dans la formation. Ce dernier point est évidemment très lié aux deux autres plans que nous venons d’évoquer car directement dépendant de ceux-ci et des mesures d’attractivité globales. En effet, il dépend de la connaissance et de la reconnaissance de la population envers la formation et profession de sage-femme mais surtout de la place qui est laissée à cette filière dans l’espace public et dans les politiques d’orientation.

La formation de sage femme est à la porte d’une réforme globale qui s’apprête à la faire largement évoluer. Les enjeux liés à l’orientation sont d’autant plus importants que cette réforme représente également une clef pour rendre la filière plus attractive.

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