La réforme de l’entrée dans les études de santé
Le 18 septembre, Emmanuel MACRON annonce les réformes souhaitées par le gouvernement concernant la santé. Ce plan est nommée “Masanté2022”. Il annonce les réformes associées aux formations de santé (mais pas que) et prévoit une suppression du Numerus Clausus ainsi que de la PACES. Suite à ces annonces, des groupes de travails ont été créé pour réformer la PACES et reconstruire un système défaillant. L’ANESF ainsi que tous les étudiant.e.s se sont positionné.e.s pour une licence santé en 3 ans avec des enseignements en santé communs entre les filières. Cette licence aurait été une voie dite “majeure” d’entrée dans les études de santé avec une orientation progressive au sein de cette licence vers tous les métiers de la santé. Les étudiant.e.s ont également souhaité que des enseignements dits “mineur santé” soient prodigués dans les licences déjà existantes (biologie, droit, économie, etc…) pour permettre des accès aux filières maïeutique, médecine, odontologie, pharmacie et kinésithérapie (MMOPK) par une autre voie que celle dite “majeure santé”. Cette proposition a pour objectif de permettre une diversification des profils. Cependant le rapporteur du groupe de travail, Jean Paul SAINT ANDRE, a rendu un rapport au gouvernement présentant un tout autre modèle. Il y présente une voie majeure mais réduite à une seule année nommée “portail santé”.
Le “portail santé” serait donc l’année qui remplace la PACES et ce n’est pas dans la forme mais bien dans le fond qu’elle serait différente. En effet, le tout QCM sera aboli, des modules d’orientation et d’information seront ajoutés pour pallier l’orientation par défaut dont souffrait la PACES. Un certain pourcentage des personnes; dont les modalités de sélections serait votées en commission de formation et de la vie universitaire (CFVU) puis validées en conseil d’administration (CA) de l’Université, seront admises directement en diplôme de formation générale en santé 2 (DFGS2). Ceux et celles ayant été “recus-collés” c’est à dire avec une moyenne supérieure ou égale à 10/20 mais n’ayant pas été reçu.e.s peuvent directement aller en Licence 2 d’une autre filière comprenant un enseignement en santé appelé “mineur santé” qui permettrait de tenter une deuxième fois de candidater en DFGS2. Cette voie est la voie mineur schématisé ci dessous.
Ainsi, on peut donc soit candidater par la voie majeure puis être réorienté.e en licence 2 et retenter sa chance si on a suivi les enseignements de “mineure santé”. Sinon l’étudiant.e peut directement aller en licence compatible avec les enseignements de mineure santé et ainsi tenter deux fois sa candidature en L1-L2, en L2-L3 ou même en L1-L3 si il.elle le souhaite.
Au 30 janvier 2019, le projet de loi santé comprend ces modifications sans être extrêmement cadrant et en laissant beaucoup de liberté aux universités. Ainsi l’essentiel du travail de cette réforme se fera au sein des CFVU et des CA. Il a été ainsi validé par la caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) et par la conférence nationale des étudiants en médecine, maïeutique, odontologie et pharmacie (CNEMMOP). Mais l’article I de ce projet de loi n’a pas reçu l’approbation du Conseil National de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (CNESER) qui est l’instance consultative du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (MESRI). Le projet de loi va donc devoir passer par les instances parlementaires : l’Assemblée Nationale et le Sénat qui devront l’accepter, l’amender ou le refuser.
L’ANESF accompagne cette réforme au niveau national et souhaite voir l’émergence d’une licence santé plus ouverte sur tous les métiers de la santé (ergothérapie, infirmier et nouveaux métiers de la santé). Cette réforme ambitieuse de l’entrée dans les études de santé était souhaitée par tous les étudiant.e.s en santé et n’a pas été retenue par Jean Paul SAINT ANDRE. C’est pour cela que nous décrions, à travers nos multiples communiqués de presse, une réforme que l’on qualifie de “demi-réforme” ou de “réforme peu ambitieuse”. Cela ne nous empêchera pas de travailler avec les institutionnel.le.s sur le fond de cette réforme. L’ensemble des travaux se poursuivent pour rendre ce “portail santé” plus accessible, moins stressant et surtout plus humain.