Contribution – Dysménorrhées

“Mes dysménorrhées ont commencé lors de ma deuxième période de règles. À peine le collège commencé, j’ai fait face à la normalisation de ma douleur, à l’errance médicale et des prises en charge inadaptées.

Douleurs ne me permettant pas de venir en cours, abondance des menstruations m’empêchant de tenir une heure même avec les meilleures protections périodiques, sur-usage de médicaments qui ont eu des effets néfastes sur ma santé, mais également isolement social et difficultés psychologiques associées ont marqué mon entrée dans l’« adolescence ».

Très vite est née une grande difficulté à me rendre aux différentes consultations médicales, car je ne me sentais pas écoutée, on ne me proposait pas les bons examens complémentaires et j’ai dû traverser des examens pelviens douloureux et souvent inutiles. Voici par exemple certaines phrases que j’ai pu entendre : « tu es jeune, c’est normal ça va se réguler », « tu es sûre que tu as vraiment mal ou c’est psychologique? » « on va te mettre sous pilule ça va réguler tes règles », « si tu ne supportes plus l’antadys je ne peux plus rien pour toi », ou encore le fameux « c’est normal d’avoir mal ».

Malgré tout, j’ai eu le privilège d’avoir des parents qui pouvaient prendre en charge le prix des différents médicaments et examens, et m’ont aidée à persévérer pour enfin être prise en charge. De plus, j’ai pu rencontrer une sage-femme qui m’a fait comprendre que ma douleur n’était pas normale, et qu’il fallait insister et faire les bons tests. Enfin, après 6 ans, quelqu’un me proposait d’aller investiguer mes douleurs par l’imagerie médicale.

Première échographie, rien. Premier IRM, rien. Je ne comprenais pas, et la normalisation de la douleur a donc continué. Puis j’ai passé une deuxième IRM, par une spécialiste de l’endométriose qui me l’a fait passer au bon moment et on a enfin poser un mot sur ces années dévastatrices.

Endométriose, quel soulagement d’enfin comprendre ce qu’il m’arrivait.

Pourtant, les douleurs persistent, et la prise en charge reste à ce jour inadaptée, m’obligeant à m’auto médicamenter et à ne pas pouvoir tenir mes obligations.”

En effet, les dysménorrhées sont sous estimées et les douleurs pendant les règles sont perçues comme normales dans la société actuelle. Pour autant, les personnes menstruées vivent dans de grandes douleurs chaque mois et ce n’est pas normal. Souvent elles font face à une errance médicale et de nombreux rendez-vous avant d’identifier la cause ou non de leur dysménorrhée.

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