Enquête bien être, quelles réactions ? – Engagement N°32 – Janvier 2019
Boom édifiant de l’Enquête bien-être ! … quel rebond maintenant ?
L’enquête bien-être, parue le 5 décembre dernier, a remué autant les étudiant.e.s et les professionnel.le.s que le grand public !
Toutes les écoles ont reçu l’enquête bien-être. Certaines ont très vite réagi, interrogeant leurs étudiant.e.s, créant des groupes de travail, interpellant les lieux de stage. Certaines se sont moins pressées, ont pris du recul, se sont moins exprimées. Un tout autre discours a traversé d’autres écoles : « ça ne nous concerne pas », se montrant indifférentes et dans le déni de ces chiffres pourtant déroutants. Ce dernier constat nous alarme ! D’autant que les résultats de l’enquête affirment que lorsque les étudiant.e.s se sentent distant de leur équipe pédagogique, leurs taux de symptôme dépression et de stress augmentent. Il s’agit d’ailleurs d’une revendication phare de l’ANESF : rétablir un dialogue le plus symétrique possible entre étudiant.e.s et enseignant.e.s.
Des initiatives d’enquête bien-être locale ont été lancées par les associations étudiantes, puisque qu’aucune comparaison ne sera calculée et donnée par école. Les étudiant.e.s ont globalement été frappé.e.s par les résultats, partageant ce constat alarmant, et d’une certaine manière, se sont rassuré.e.s : « On n’est pas tout seul.e.s », « Les choses vont changer », « Nous pouvons enfin mettre des mots sur des non-dits, être écouté.e.s et considéré.e.s ».
Du côté des organisations professionnelles, les réactions sont diverses…
- La CNEMa a répondu par un Communiqué de Presse proposant un après-midi de discussion et travail avec l’ANESF. Un premier groupe de travail s’est déroulé à Paris le 22 décembre, se sont retrouvés des membres de l’ANESF, des sages-femmes enseignantes et des représentants syndicaux de l’ONSSF (les autres représentants professionnels n’ayant pu se libérer).
- Le CNSF participe aux discussions et propose son aide avec une expertise scientifique.
- L’ordre des sages-femmes va sortir un article dans le prochain numéro de l’Officiel de la Sage-Femme.
- L’ONSSF s’est positionné en soutien, notamment en venant à la conférence de presse, mais aussi via les réseaux sociaux.
Courant janvier se sont organisés de nombreux rendez-vous avec les institutions et les organisations de professionnel.le.s. L’ANESF met du cœur à l’ouvrage pour y engager ses revendications et valoriser les écoles chez qui le bien-être est une vraie question de toile de fond.
La naissance de la commission des questions sociales de l’ANESF
Les projets de la CQSA (Commission des Questions Sociales de l’ANESF) ont également été lancés à cette période pour travailler concrètement sur ce sujet. Dans la liste des idées d’actions, on retrouve :
- le statut de maître de stage
- la création d’outils de communication étudiant.e.s/professionnel.le.s,
- la mise en place d’une plateforme d’évaluation des lieux de stage,
- la création d’une charte de stage type (entre école, lieu de stage et étudiant.e.s)
- une réflexion sur les formes des retours de stage et des rendez-vous pédagogiques,
- la création et la diffusion de nouveaux outils pour mieux connaître sa formation, et pour intégrer les étudiant.e.s sages-femmes dans les décisions de l’école…
- la mise en place d’atelier sur l’apprentissage, d’atelier de gestion du stress, et même d’art thérapie
Le plus gros combat reste à mener : améliorer la communication entre les étudiant.e.s, les professionnel.le.s, les sages-femmes clinicien.ne.s et les sages femmes coordonateur.trice.s. Ce n’est qu’avec de l’écoute, de la bienveillance, et une possibilité d’expression sur des faits aujourd’hui banalisés que ces réelles avancées vont pouvoir s’opérer. L’ANESF déploie tous ses contacts et ses moyens pour co-construire des projets novateurs et globaux.
Joséphine MILOCHE, Vice Présidente en Charge des Questions Sociales 2018 – 2019